L'ART ET LA PLASTICITE DU CERVEAU


PARUTION DU N°36 DE LA
REVUE TRANSDISCIPLINAIRE
DE PLASTICITE HUMAINE
- PLASTIR -
 Exergue du texte dans la parution de PLASTIR n°36

Ce que j'ai proposé pour PLASTIR est au cœur de nos préoccupations, à savoir quelle est la réalité des liens plastiques entre un cerveau qui pense et une œuvre d’art qui se crée? Autrement posé par l’auteur en exergue de son essai : « … Vous les artistes quand savez-vous que votre cerveau a décidé et a déterminé que c’est ce moment précis avec la représentation de l’image que vous apportez qui est un moment d’art ? » Et de fait, la question est plus complexe quand je retrace l’histoire de la neuroplasticité, son évolution d’une structure pré-cablée à un organe éminemment plastique et sujet aux émotions. Toutes nos conceptions en découlent : plasticité cognitive accrue, inconscients neuronaux, synesthésies, neurogenèse adulte en place de souvenir figé et représentation cérébrale uniformisée. Caricature dont les artistes ou les méditants avaient pressentis l’infondé, se plaçant, à l’image de Kandisky cité dans le texte et bien d’autres, naturellement (adaptation de leurs souvenirs aux formes et aux couleurs) en position synesthésique. Et l’auteur de citer les nouveaux modes créatifs (jeux, réalité virtuelle), dont le concept avancé par Fairbairn sur la recherche de l’objet et l’importance de la notion d’espace propre et figuré ou de perspective pour le peintre ou le plasticien. « Au-delà du signifiant, il est nécessaire de voir le signifié, une surréalité gisant toujours sous les réalités », dixit l’auteur. Les recherches sur la neuroplasticitédes artistes grâce à la neuroimagerie sont de même en pleine évolution, confirmant souvent leurs intuitions vis à vis du codage de l’image, mais selon l’auteur: « L’art en pensée est, lui, inséparable de la vie de ses auteurs… dont toute pratique est existentielle avant d’être réalité virtuelle puis visuelle utilisant souvent les altérités pour offrir une émotion, un trajectif entre pensée et résultat… Dans l’esprit cognitif, le dévoilement et l’aperçu de l’image viennent du mode de production de l’objet, de la fébrilité avec laquelle le sujet/objet s’est produit mais, contrairement aux œuvres dites artistiques, sont sans intention ni finalité esthétique énoncée, ni même conscientes. La nécessité vitale d’être ART, de faire ART est remplacée par la volonté d’art… », ou citant Richter « qui installait toute son œuvre dans une problématique sans dévolution, sans séquence, sans attachement précis démontrant que son cerveau ne savait certainement pas avoir de sectorisation dans les attributs de ses œuvres peintes : « Mes tableaux sont sans objet….Ils n’ont par conséquent ni contenu, ni signification, ni sens ; Ils sont comme les choses, les arbres, les animaux, les hommes ou les jours, qui, eux aussi, n’ont ni raison d’être, ni fin, ni but. ». Peut-on signifier cela comme un trouble artistique ? » En conclusion, j'explore ici les marqueurs sensitifs du cerveau et son extraordinaire plasticité (flux à l’altération « programmée ») en se tournant vers l’avenir – notre environnement numérique, synesthésique et spatiotemporel en constante évolution – et en se posant les bonnes questions quant au devenir affectif et intime de l’art et de la perception des œuvres.

TEXTE

Les apparences et les sensations




« Nous sommes trompés par l’apparence du bien »
Cela s’impose comme l’association entre sagesse
et « retraite tranquille loin de la ville [1]». 

Nous serions dans cette période quand ceux qui ne comprennent pas un langage, fut-il en informatique, seront traités d’analphabètes. Rappelez-vous bien quand les corporations (techniques, intellectuelles, spécifiques à un traitement de la matière etc.) veulent se préserver de l’autrui s’invente des langages, jargons de métier. Ou quand les mots en image et par métaphore servent à faire admettre les choses. Nous ne savons pas très bien ce que veut dire le couple mot/image (B TROUDE, 2014 04 13, La sociologie par les mots ordinaires.) Phénoménologie pas si lointaine dans les années 1980, quand l’informatique entrait dans les sociétés par le biais des informaticiens détenant la vérité. Ces derniers avaient instauré une paranoïa pour le passage de 1999 à 2000 devant créer un bug international et qui, dès la minute passée en 2000 du côté de la Nouvelle Zélande, a fait que tout le monde a compris la supercherie marketing et commerciale. 
Rappelons ces jours venus des années après que l’automobile fût née : il a bien été nécessaire de vendre les produits sans que le client soit dans l’obligation de fréquenter une école spécialisée en mécanique, reste à part l’école de conduite. École, avatar des éducations militaires et religieuses seules dispensées à fournir un diplôme pour pratiquer. Actuellement, dans cette recherche du mouvement social, il apparaît à tous important de vouloir s’expliquer sur la lecture des images qu’elles soient argentiques, numériques, reprises en laboratoire ou « travaillées » au logiciel adéquat. Les milliers et milliers de textes, servant par ailleurs de références, ne paraissent pas suffisants et des cohortes d’étudiants, chercheurs à la suite de Benjamin, Barthes, Durand, Corbin, Derrida, Krauss, Nancy, de professeurs Berthoz, Denis, Couchot, Tramus s’épanchent sur le bien-fondé de ces démarches saturantes et saturées remplissant des pages et des pages de thèses. Les sociologues, encore une fois, font leur sport favori de constater que cela existe et y rajoute le fait que cela va évoluer. Plusieurs heures de palabres pour déterminer que nous sommes des analphabètes en la matière face à une (des) génération montant au créneau de la communication par l’image dans une vie presque totalement informatisée et virtualisée[2]. Il en sera de même que pour l’automobile : c’est la technique qui va se dissoudre dans le langage commun sans que nous soyons dans cette obligation de comprendre. Et, nous utiliserons largement et aisément sans devoir faire des écoles.
Réside par ailleurs une question benjaminienne : où serait l’œuvre d’art avec la représentation en image numérisée par obtention d’un appareil numérique ?
« Aussi matérielles soient-elles les œuvres contemporaines débordent souvent, du côté du sens et du projet, leur visibilité. Elles valent moins en tant que choses à voir qu'en tant qu'expressions matérielles, ou vestiges, parfois lacunaires et même déceptifs, de processus et d'expériences. Le rôle de combler l'apparente disjonction entre la part visuelle et la part conceptuelle des œuvres contemporaines; le rôle de raccorder, en quelque sorte, la matérialité sensible des œuvres à la réalité processuelle des démarches, des projets et des sens qu'elles actualisent; ce rôle a été dévolu aux mots, aux discours, aux récits… [3]»
En témoigne aussi de cette autre tendance dans l'univers des souhaits à expliquer qui est celle de la présence d'un DIEU surplombant comme solution (probable, probante et réconfortante) à tout ce qui pourrait n'avoir de solution. J'allais dire solution cartésienne, je préfère en la matière scientifique même si le doute doit rester. J'ai à relier ce qui vient d'être écrit au précédent paragraphe par le titre qui ouvre la voie au sujet préoccupant des éléments dégénératifs d'un comportement et comment pouvoir prévoir ou entrer en relation sans en référer à une commission divine, signe notoire de peur quand un auteur n'a plus rien à dire.


À suivre…



[1] Horace, Art poétique, v.25 : « Nous sommes trompés par l’apparence du bien » Cela s’impose comme l’association entre sagesse et « retraite tranquille loin de la ville ». Formulation de ce thème dans l’épigraphe des « Confessions, VI» de J.J. Rousseau. C’est aussi la signature dans l’anonymat obligatoire du candidat Rousseau au concours de Dijon pour lequel a été écrit le discours en 1749.
Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, Le livre de poche, éditeur, Paris 2004, 1ère partie, p 28 et 29. 
[2] Des dizaines et des dizaines d’heures passées en colloques, journées d’études, rapports et agoras de fin d’année universitaire s’ajoutent aux confrontations internationales pour dire strictement les mêmes choses au sujet des images perçues ou survolées de l’œil … 
[3] André Rouillé, Entre sens et sensation, Parisart-News 448 édition numérique du 17-05-2013

Le mensonge et l’ordinaire


 “La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques”[1]


Le mensonge est avant tout mauvaise foi et sa définition ordinaire l’annonce comme une sentence divergente de l’intention de celui qui l'émet. À ceci près qu’en rappelant une analyse sommaire que prêcher le faux entraîne le mensonge de l’erreur qui est une bonne foi conforme à la pensée de l’être qui la commet. Distinguo obligé pour tout penseur amené à soulever un mensonge  que mentir involontairement en disant une vérité, si l’obligation de révélation n’était pas avéré, intention de ne pas dire, écarte l’idée du mensonge. Nous avons à considérer aussi que le véhicule de notre pensée reste principalement nos langages (jargon, argot) par lesquels nous pouvons essentiellement avoir l’intention de tromper ou avoir un facteur de dissimulation de notre pensée. Ces deux formes sont bien évidemment et structurellement des mensonges.
S’en prendre ouvertement et suivre la vindicte contre une personne (fusse-t-elle au devant de la scène par sa fonction) et en vue de la nuire est une faute pour toute personne produisant une fausse morale sous couvert de constat social. Qui plus est de faire paraître sa pensée dans un quotidien qui au nombre de ses lecteurs ne représente rien ou plus d’importance dans les débats d’idée. Dire que les langages des politiques ont un verbe éloigné ou s’éloignant du monde civil et courant est (peut être une réalité) se montrer sans considération pour ceux qui lisent et qui peuvent posséder une opinion sans que nous ayons à leur apprendre à décrypter. Ce serait les méconnaître. Cette assertion, indépendamment de son élévation contestatrice, a cette vertu d’attirer ma vigilance sur une apparence tragique de la vie humaine, observée dans une étendue universelle. « La liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat[2] ». Or, mettre de la distance entre le fait provocant un brouhaha et un divertissement médiatique d’un instant et la véracité du fait est indispensable. À toute fin, il faut savoir attendre de l’ordre, le contrordre et surtout le fait apparent, la réalité sous-jacente. Le premier fonde un débat et occasionne un grand bruit, quelques temps après la vérité ne se montre pas ou plus. La vérification du premier n’ayant pas été apportée (prouvée) ou faussement épinglée, la meute s’est lâchée. 
Le problème important est que des universitaires soient « tombés » dans le panneau de certains politiques, aidant par ce gué à la vente d’idée, controversés par ailleurs. Ceux qui doivent apporter de la cohérence, de la sureté de jugement avec le temps nécessaire ont pris le parti de se poser entre une opinion se disant « blessée » (surtout celle des politiques dans un esprit de revanche attendue) et l’opinion publique devenue par ce biais mal informée. La vérification des faits, non pris à chaud, a donné raison à ceux qui se sont tus. Prêcher que nous n’y comprenons plus rien dans les langages très élitaires ou élitistes, affirmer qu’il existe un décalage profond entre ce que pense ou essaye de penser la population dans son ensemble et des gouvernants qu’ils soient patronaux, politiques ou religieux, c’est enfoncer des portes ouvertes, si j’ose m’exprimer ainsi. D’ailleurs, militaires et religieux se sont tous installés avec des malentendus mensongers depuis des millénaires. 
Les services publics sont moins atteints que les services commerciaux et les « marketeurs », les publicitaires et les chefs d’entreprises. Ces derniers ont pour vocation primaire de vendre par tous les moyens et en premier de ceux-ci figure le mensonge habilement dissimulé par un langage sous des mots. La décence, mot disparaissant des vocabulaires, était dans nos écoles de la République une vertu que devaient avoir nos élus, encore une fois politiques, militaires ou religieux, enseignants. Faire volontairement imprimer des constats pour donner des leçons alors que les vies professionnelles ont été remplies par le devoir de réserve, transgresser cette propriété devient un mensonge caché derrière une notoriété. Le langage utilisé par tous ces improductifs, comme je l’ai déjà écrit, est tout aussi hermétique à l’ensemble des lecteurs que ces auteurs veulent atteindre et dans leur souhait perdu au fin fond de leur cerveau, au plus grand nombre.
Kant affirmait dans son opus « Critique de la raison pure » à l’encontre de Benjamin Constant que : « il (le mensonge) empêche autrui d’agir rationnellement et librement, autrement dit mentir remet en cause la dignité d’autrui. » mais encore : « Car le mensonge nuit toujours à autrui : même s’il ne nuit pas à un autre homme, il nuit à l’humanité en général et il rend vaine la source du droit » Quant au second, il assurait haut et clair sur l’idée du devoir s’opposant au mensonge : « L’idée de devoir est inséparable de celle de droits : un devoir est ce qui, dans un être, correspond aux droits d’un autre. Là où il n’y a pas de droits, il n’y a pas de devoirs. Dire la vérité n’est donc un devoir qu’envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nul homme n’a droit à la vérité qui nuit à autrui. »

La suite dans l'article en entier... Il suffit de demander...





[1] Sur Hannah Arendt, Blog Médiapart, Ugaldé,  7/06/2013

Valeurs et jugements. Besoins pour le paraître.



Ces valeurs « qui apparaissent en ce moment ne sont qu’une perception » vivent ensemble et la volonté de création les fait se côtoyer et se dévoiler aux jugements et aux devenirs d’un classement dans une société avide de surprises s’offrant souvent à la consternation. « La perception est composée de parties. Ces parties sont ainsi disposées qu’elles nous apportent la notion de distance et de contiguïté, de longueur, de largeur et de profondeur. Ces trois dimensions sont bornées ; et nous avons ainsi ce que nous appelons la figure. Cette figure est mobile, séparable et divisible. La mobilité et la séparabilité sont des propriétés distinctives des objets étendus. Et, pour couper court à toutes les disputes, l’idée même d’étendue n’est copiée  de rien d’autre que d’une impression et doit en conséquence lui correspondre parfaitement. Dire que l’idée d’étendue correspond à une chose, c’est dire qu’elle est étendue[1]»
Intégrons nos propos à des souvenirs de situations vécues.
Allez faire vos courses ordinaires porte de Saint Cloud à Paris, chez une enseigne hyperconnue (jeu de mots), il vous faut le lundi être endimanché et le vendredi soir ou le samedi soir avoir vos raquettes de tennis dans le dos et en basket. L'ambiance y serait presque "feutrée". La même enseigne à 25km de là ... je vous laisse seuls juges. Pourtant les produits sont identiques en tous points, même les places dans le magasin qui paraît pourtant différent. Dernièrement, une marque de vêtement (dite de luxe seulement par ces prix) profère le droit à s'exhiber dans un hypermarché, sous prétexte (captieux et sournois) que ses clientes pourraient et y seraient certainement. Tirons vers le bas la société et enlevons le pouvoir de surprendre dans cette culture de zone industrielle. Ces "gens" comme ils disent, ne vont pas faire leurs courses, ils envoient des personnes plus qualifiées que sont les personnels de maison. Alors! Quid de la démonstration et de la solution pour leur C.A hors taxe... 
Un peu d’histoire nous apprend que les matériaux utilisés n’avaient pas, n’ont pas, n’auront jamais la valeur ajoutée que nous leur accordons au fil du temps. Remontons jusqu’aux Antiquités : les notoriétés et les élaborations  des matières premières en fonction des groupes sociétaux  s’établissaient  par la rareté  et par les découvertes successives de tels ou tels matériaux. Une matière pouvait avoir des faveurs parce que sa découverte incitait l’émergence d’un style ou d’une appartenance à une société. Les pierres précieuses ou semi-précieuses ne manquaient pas à la règle auxquelles il faut ajouter les trois métaux : or, argent, platine. Ce dernier remplace  en ce début 20ème siècle le maillechort qui est un alliage couramment utilisé. Si je parle de ces matières, c’est qu’elles sont représentatives d’une image du luxe et d’une société vouée, aux comportements régis par des codes du luxe.
Pour les lieux d’achats du luxe, il faut suivre à la trace les groupes où les tribus peuvent espérer se fournir et s’exhiber immédiatement, rendant  ainsi le service du bouche-à-oreille très efficace et pour les créateurs ne pas se soucier d’une forme de communication trop large mais, surtout très élitiste. Y compris pour les transgressions, je dirai même surtout pour les transgressions, aux codes successifs des modes du luxe (jean's troués et effilochés portés avec un chemisier dont la seule valeur du tissu n'est pas compréhensible au commun) . Les assemblages utilisés ne sont, de toutes les façons, pas identiques et pas compris de façon similaire. C’est la raison pour laquelle cette société comprend si aisément - ou croit déchiffrer – une connaissance de leurs attributs parce que « l’anxieuse pensée » sépare la relation spontanée et « l’immobilisation dans un absolu ». Elle ne peut plus concevoir de rapport entre les dispositions que par association et préfère marquer leurs rapports et leur au-delà d’harmonie plutôt que leur mélancolie et la réciprocité de leurs tourments.
« Ce qui revient à cette question : à quoi sommes-nous intéressés ? À quoi vraiment tenons-nous ? Est-ce à nous refuser, à l’infection de ce qui se perd, et à nous enfermer dans le château de parole comme le roi dans le récit d’Edgar Poe, loin du pays de la peste ? Ou aimons-nous pour lui-même l’objet perdu, voulons-nous à tout prix le ressaisir ? (........) Apparences bannies, plaisirs et sentiments dédaignés, rien n’est requis du réel pour fonder le nouveau pays que l’insoupçonnable forme des choses, celle qui survit à leur mort, à l’effacement même du souvenir – la presque disparition vibratoire que le mot semble avoir par chance, pouvoir mystérieux d’inventer…[2] »



[1] David Hume, Système sceptique et autres systèmes, Éditions du seuil, coll. inédit essais, (1740) Paris 2002, p. 205-207
[2] Yves Bonnefoy, L’improbable, et autres essais, (1980) Gallimard, coll. Folio essais, Paris 1992, p. 109-110. Nota : Cette partie de texte n’est pas dans ce que l’auteur a pu décrire et expliquer dans ses pages. Je me suis permis une utilisation par métaphore convenant ainsi à mon sujet…

Sachez être banal....

Sachez être banal disait Matisse.... Et moi d'ajouter sachez reprendre l'ordinaire. Il n'est de gens qui ne font que constater alors qu'il nous faudrait accompagner des créateurs, encourager des gens avec de l'énergie neuve. Ne plus avoir le temps de contempler (contemplation étant le ressort de nos mouvements culturels remplaçant les unités de production) ni de supplier, je ne saurais dire quel dieu ou mythologie mais plutôt faire ce que l'envie ordonne. Si vous devez tuer, que ce soit l'ennui des conventions, que ce soit les temps de vouloir ordonner ou ranger (Ranger, c'est mourir, disait Charlotte Perriand). Produire, ne serait ce qu'une idée réelle à pouvoir développer, voilà qui nous sortirait d'un marasme d'enfants gâtés que nous sommes. Trouver tout à notre porte sans devoir porter attention aux autres que ceux de son environnement direct constitue notre malaise sociétal. L'altruisme ne peut pas mourir dans le glauque du bourbier financier et monétaire qui nourrit tant et tant de profiteurs. Constater ne peut servir d'explication à des situations. Constater ne résout rien et n'apporte que des sentiments d'injustice: pourquoi lui et pas moi? Sur la responsabilité qui s'en suit se servir de la jurisprudence en tout est une faute majeure de nos époques. Constater est le maître-mot du journalisme où, mise à part la volonté d'informer (toujours en fonction de chacun de nos environnements), l'action racontée est toujours en retard de l'actualité. Constater est la pire des situations d'improductifs venue de ce postmodernisme qui n'en finit pas:  la bonne raison qu'il ne saurait avoir existé, période définie par  des intellectuels en mal de modernité qui ne font que constater. Constater ne saurait être une solution pour prévenir. Constater est déjà trop tard pour aborder une solution efficace. Il ne sert à rien de raconter, raconter est pour nourrir des imaginaires paresseux. Je vais paraphraser F Varela: "Il est tentant de voir les sociétés (STC) actuelles comme deux camps en lutte: un  paradigme prédominant bénéficiaires des faveurs (académiques) et des investissements technologiques à grande échelle (dont les chercheurs ne sont que les instigateurs peureux) et l'autre groupe plus petit, plus jeune de chercheurs et investisseurs  (vrais techniciens) audacieux avançant tous les deux dans une direction opposée (pour cause de commerce et de profits immédiats). L'existence de l'idée d'une telle synthèse ne saurait être claire mais une alliance bien comprise (hors de tout constat par avance miné) et une forme de compromis entre cognitivisme créatif moins orthodoxe suffisamment large d'esprit  pour inclure le parallélisme en bas de niveau qu'offre une approche auto-organisationnelle demeure possible."

SUITE À L'ENGENDRÉ



Disons de l'organique-psychologique, de l'animé, au fixe, incarné, inanimé, matière issue du fluide vivant, il ne reste plus sur la matière qu'une trace. Cette trace, représente-elle l'intention psycho-biologique du qui a projeté, qui a secrété ? En d'autres termes, toute tentative de projeter ou d'inscrire des résidus organiques sur une toile ou quelque chose de fixe et de représentationnel peut-il rendre compte du mystère créateur de l'engendrement complexe de ces substances ? Nous pouvons modéliser mais ceci reste toujours un squelette, une réalité se figure, l'oeuvre pourrait s'appeler squelette intentionnel, ce n'est pas très bon je l'accorde, trace organique. interiority, encounter the emerging.

Rencontrer l'engendré: L'Art est fait de tellement de dérives, unveiled…

« Du caractère propre des choses comme fins naturelles[1] »

Cette façon de penser le vivant dans notre corps fait ressentir les voies d’accès différentes à la suite à donner à ce qui convient ou ne convient pas de montrer. Les éléments constitutifs d’un ËTRE (homme ou animal et végétal, la CHAIR de Merleau-Ponty) sont les prémices à une nature composée d’espèces. 



[1] Emmanuel KANT, Critique de la faculté de juger, Folio essais, Gallimard, Paris, 1985,§ 64 Du caractère propre des choses comme fins naturelles, p 332. 333, 334




Une question?

Quels sont les anormaux qui ont pu penser (un jour) que des "improductifs" du tertiaires pouvaient diriger et mener nos entreprises industrielles vers l'expansion nécessaire? Il en va de même pour les secteurs de l'état  des hôpitaux aux recherches et développements etc.... Les directions financières ne devraient être là que pour entériner des choix industriels ou des choix techniques. Depuis quand des administratifs connaissent la façon de conduire une entreprise sinon à sa perte et à l'appauvrissement de ceux qui y travaillent souvent très durement.

LA MORT


Il suffit d'oublier l'immortalité sous toutes ses formes. Et, assurément, la conception d'une mort, séquence de vie ordinaire, rend nos vies plus sereines.
Quant à l'éthique sur les morts annoncées, pourquoi la finance a le pouvoir de nous prononcer sur nos fins de vie alors qu'il nous est interdit de choisir nos propres morts seule en nos consciences ou avec l'aide que nous souhaitons?  Le rituel, y compris chez les animaux, veut que la génération - ou les générations issues de nos vies - prennent en charge nos disparitions. 
Cela est une éthique de vie.

RITUELS ET RITES, entre-deux dans un même corps.


« Le Soi  comparé au Moi de l’âme » 
« Derrière tes pensées et ses sentiments, mon frère, se tient un maître impérieux, un sage inconnu – il s’appelle soi.  Il habite ton corps, il est ton corps. [1] »

Être et non-être.

Ce que nous faisons intervient sans que notre mental, notre ego, notre esprit  correspondent avec ce que nous savons de nous. Cette transparence, ce voile virtuel qui fait de nous deux êtres à part dont l’un et l’autre ne peut se contrôler mutuellement. L’un est affectionné à l’autre, dépendant de l’autre lui-même. «….. Le soi dit au Moi : souffre, maintenant, ….. Éprouve du plaisir maintenant. ….Et c’est à cette fin qu’il doit penser…[2]»
La dualité ainsi exprimée s’aperçoit dans les travaux où le film transparent support de  l’objet/sujet photographié donne à voir et à comprendre qu’il existerait toujours la trilogie entre l’observateur, l’objet capturé, l’initiateur. Nous-même sommes co-présents avec notre double (Soi et Moi). Le fait est que dès la compréhension d’un système visuel, conduisant au savoir visuel, l’objet capturé est enfermé, libérant toutes nos pensées en des ouvertures directionnellement extravagantes ; enfermements dans l’idée et la fonction, résultat d’un savoir faire et, immédiatement, ouverture aux autres éléments d’identifications de présupposés. Encore une fois, nous sommes collationnés à une situation positiviste, celle dénoncée et envisagée par A. Comte dans son premier cours de philosophie :.
« L’individu pensant ne saurait se partager en deux, dont l’un raisonnerait tandis que l’autre regarderait raisonner. L’organe observé et l’organe observateur étant, dans ce cas identique, comment l’observation pourrait-elle avoir lieu ? Cette prétendue méthode psychologique est donc radicalement nulle dans son principe.[3] »
L’ambiguïté de la situation ne réside que par le « Soi et Moi » et avec l’autre, le regardeur réceptionnaire de l’image ou de l’installation avec les films transparents. Il se fait à cet instant une histoire qui ne correspondrait plus avec le motif réel de cette galaxie environnante et  labyrinthique. L’effet de cette situation est encore repris par A. Comte et son positivisme 
Le spectateur (le Soi et Moi) choisit le point de repère, les situations d’assemblage identique selon ses désirs. Il arrive que nous soyons dans cette violence à nous extraire de la réalité des dispositions et des comportements. Cependant, il ne saurait exister de point de vue centrale mais plutôt une multitude de points de vue  même si toutes les matériologies construisent  une image et un point de vue unifié. Nous cherchons en nous-même la transparence de nos sujets/objets. Cette réverbération permet la multiplication des plans, des situations quand l’un devient la transparence de l’autre, passant par-devant, par derrière, obtenant cet assemblage de plans en transparence, à l’envers ou à l’endroit, en passant, arrêt-arrêt momentané, passage rapide.
Quel est ce sentiment perçu sur les transparences de toutes qualités ?  Comment sont ressentis les plans horizontaux ou verticaux ? Quelle serait la motivation à utiliser  à dominer les transparences ? Voilà une série de questionnements (propres aux artistes dont je suis)   qui cerne le problème de cette thèse.

Nous estimons voir le dehors et le dedans, l’orientation (du regard haptique ou vision éloignée) dans l’espace réel. Ces informations construisent la définition de l’image concrète : en premier, celle du lieu. L’utilisation des matériaux d’emprunt provoque un regard nouveau sur ces mêmes matériaux revus dans un contexte ordinaire. Nous avons à nous faire cette violence et cette agression virtuelle afin de nous désinvestir de nos connaissances antérieures. Les lectures du matériau banal nous le montrent, alors vivant, dans l’espace de l’imagination de la matière grâce à la vision plastique instantanée de l’artiste –artisan de la production- parvenu à transgresser la seule esthétique de la nouveauté. Les matériaux qui touchent à la perception à la représentation utilisent des systèmes formels plastiques où tout autre système nous offrent certaines interprétations au travers de la vision singulière produite par un individu ou une collectivité. Qu’il soit seul ou que le corps social soit un seul groupe, chaque élément est dans ce rituel de la représentation. L’entre-deux exposé dans un film transparent supportant l’objet est cet arrêt du temps quand tout groupe est dans un rite imposant la marque d’arrêt pour un rituel plus important arrêtant la vie courante.

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[1] Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Édition Librairie générale Française, coll. Le Livre de poche Classique de poche, 1983, p49 § « Des contempteurs du corps »
[2] Ibidem , p 49
[3] Auguste Comte, Philosophie première, Cours de philosophie positive, Tome 1, Paris, É dit. Hermann (1830) 1975 Leçon 1  p.34  Ce passage a été saisi dans la version française de : L’Instropection comme pratique, article paru dans Journal of conscienousness Studies
http://www.expliciter.fr/IMG/pdf/introspection_comme_pratique.pdf

SFAX 2012. Colloque International.: Design et rêves de réalités


SFAX 2012. Colloque International.

Nous pouvons penser en tant que créateur, esthétique industrielle, utiliser des méthodes liées à l’informatique et l’ordinateur avec  cette étonnante capacité à créer autour du nouvel objet un univers inconnu, virtualité dans la quelle vont évoluer des créatures virtuelles, des formes de vie, des objets du quotidien redevenus intéressants.

Design et rêves  de réalités

Simuler la vie.
Designer, artiste, pour l’émergence d’une création interactive autonome.

En quoi cette théorie peut-elle contribuer à l’essor de votre recherche empirique ou bénéficier d’autres recherches pratiques?
Re-penser les imaginaires par la symbolique des images perçues.
Comment comprendre l’imaginaire dans l’ordinaire de  notre époque ?

La forme des langages et l’utilisation de certains mots démontrent une notion particulière déjà mise en évidence chez Heidegger : les mots sont des freins à notre expression.  Ils ne se reconnaissent qu’au travers des expressions complètes. Ce travail sur l’ordinaire ne peut être qu’un travail de recherche et non un travail d’inspiration. Il faut y apercevoir le sens du langage et des mots dissociés des mythes de ce même langage et de ces mêmes mots. Le message de l’ordinaire identique à tous dans sa formule initiale, du lever au coucher et dans les ordres horaires qui commencent à se différencier pour tout être vivant[1] selon ses utilités journalières, se dévoile comme étant un plan instinctif concernant toute vie, ramenée au plus petit dénominateur commun: manger, digérer, évacuer. Chacun verra dans n’importe lequel de ces mots des hypothèses d’image[2], images qui vont apporter des solutions à leurs résolutions.

A notre connaissance de l’ordinaire, il m’est nécessaire de re-penser cet ordinaire.

Avant tout, portons un regard sur le fondamental de la spécificité du design.
Le DESIGN est fabrication d’un matériau. Ce matériau, c’est le DESIGN. Design Produit, design communication, design environnemental (bien que pour cette partie mon doute soit réel).  Le design ne peut pas être compris seulement à partir de ces conditions de possibilités : sujet d’études, actes d’études, action de l’étude, métadesign de l’étude, évolution du produit, révolution de produit, objet d’études et résultat d’études, ni seulement en tant qu'évaluation, voire typicité ou image iconique. Ce n’est d’ailleurs pas comprendre une idée de produit que de ne prendre que ce qui la rend possible. Il nous faut aussi prendre l’idée de cette chose en considération pour sa compréhension. Raison de plus pour prendre et étudier toute forme d’idée sur le design pour comprendre le design. Les designers sont un résultat de cette dernière compréhension.
En création il s’agit de simuler une réalité, simuler une forme vivante qui est représentable et ne connaissant aucune identité antérieure. Les historiques et les  cultures d’entreprise (formes de vie avec tous les petits riens et les grands moments qui font une entreprise) vont permettre des démarches avec d’autres entités techniques, technologiques avant toutes logiques commerciales ou financières. Il faut avant toutes décisions d’axe d’études accepter la perte de contrôle en laissant aller les cognitions : trajet entre supposé et réalité. Il faut entreprendre la simulation des démarches artistiques. L’ordinateur maintenant peut répondre à bon nombre de problèmes. Nous faire utiliser la machine comme collaborateur. Toutes ces unités virtuelles sont en mesure de simuler des règles supposées. L’existence d’une quantité impressionnante d’outils capable de reproduire, de continuer, d’adapter des idées à des conventions industrielles font admettre de manière approximative la dynamique, les modèles optiques mais aussi certains comportements de nos cerveaux. Rien ne pourra se faire sans la maîtrise de la mise en volume ou de la mise en aspect d’un projet si le cerveau qui le pense ne sait pas dessiner.
Cette affirmation est à prendre avec beaucoup de précautions.

Il n’est évidemment pas en mesure de simuler toutes les règles. Il ne peut apprécier et ne peut deviner ce qui n’existe pas. La nécessité d’un modèle, d’une modélisation d’un objet d’un processus est une source obligée afin de restituer toutes les règles donnant la sensation du réel, de la réalité. La machine ne peut créer tout au plus qu’un modèle adapté à l’aspect de la réalité que nous souhaitons analyser. Tout « designer » possède le rêve d’avoir, un jour, mis sur les marchés un objet du quotidien reconnaissable à sa seule vision de près ou de loin. D’avoir son nom devenir générique. Un réfrigérateur = un FRIGIDAIRE. Un stylo bille = un BIC. Etc…..Nous pourrons associer tous les ingénieurs et tous techniciens, maquettiste suivis après coup et après ce travail de prospective et  tous les autres corps de métiers ; tous les concepteurs ayant le même souci technesthétique.
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[1] Je parle des Êtres vivants tels qu’ils se reconnaissent dans notre nature concernant l’animalité et tant que l’humain n’aura pas compris cette forme d’évolution qu’il faudra un beau jour tenir compte que le règne végétal puisse avoir son mode de compréhension entre les « individus » plantes. Les hindous entretiennent ce dictat que seules les plantes ont un vrai pouvoir de se refaire et se réhabiliter une partie blessée ou manquante suite à un inconvénient majeur.
[2] Bernard Troude, La Rose, un matériau…, édition Université d’Ottawa, les cahiers de l’idiotie, publication des recherches sur la merde. Ottawa Canada, 2011