Sachez être banal....

Sachez être banal disait Matisse.... Et moi d'ajouter sachez reprendre l'ordinaire. Il n'est de gens qui ne font que constater alors qu'il nous faudrait accompagner des créateurs, encourager des gens avec de l'énergie neuve. Ne plus avoir le temps de contempler (contemplation étant le ressort de nos mouvements culturels remplaçant les unités de production) ni de supplier, je ne saurais dire quel dieu ou mythologie mais plutôt faire ce que l'envie ordonne. Si vous devez tuer, que ce soit l'ennui des conventions, que ce soit les temps de vouloir ordonner ou ranger (Ranger, c'est mourir, disait Charlotte Perriand). Produire, ne serait ce qu'une idée réelle à pouvoir développer, voilà qui nous sortirait d'un marasme d'enfants gâtés que nous sommes. Trouver tout à notre porte sans devoir porter attention aux autres que ceux de son environnement direct constitue notre malaise sociétal. L'altruisme ne peut pas mourir dans le glauque du bourbier financier et monétaire qui nourrit tant et tant de profiteurs. Constater ne peut servir d'explication à des situations. Constater ne résout rien et n'apporte que des sentiments d'injustice: pourquoi lui et pas moi? Sur la responsabilité qui s'en suit se servir de la jurisprudence en tout est une faute majeure de nos époques. Constater est le maître-mot du journalisme où, mise à part la volonté d'informer (toujours en fonction de chacun de nos environnements), l'action racontée est toujours en retard de l'actualité. Constater est la pire des situations d'improductifs venue de ce postmodernisme qui n'en finit pas:  la bonne raison qu'il ne saurait avoir existé, période définie par  des intellectuels en mal de modernité qui ne font que constater. Constater ne saurait être une solution pour prévenir. Constater est déjà trop tard pour aborder une solution efficace. Il ne sert à rien de raconter, raconter est pour nourrir des imaginaires paresseux. Je vais paraphraser F Varela: "Il est tentant de voir les sociétés (STC) actuelles comme deux camps en lutte: un  paradigme prédominant bénéficiaires des faveurs (académiques) et des investissements technologiques à grande échelle (dont les chercheurs ne sont que les instigateurs peureux) et l'autre groupe plus petit, plus jeune de chercheurs et investisseurs  (vrais techniciens) audacieux avançant tous les deux dans une direction opposée (pour cause de commerce et de profits immédiats). L'existence de l'idée d'une telle synthèse ne saurait être claire mais une alliance bien comprise (hors de tout constat par avance miné) et une forme de compromis entre cognitivisme créatif moins orthodoxe suffisamment large d'esprit  pour inclure le parallélisme en bas de niveau qu'offre une approche auto-organisationnelle demeure possible."